Locarno - Apéritif 2018 ZFS & Cinéforom

L’apéritif conjoint entre la Zürcher Filmstiftung et Cinéforom du 5 août fut l’occasion pour les délégations des films suisses sélectionnés et soutenus par nos institutions de se rencontrer et d’échanger autour de quelques verres. Ce fut aussi l’occasion d'évoquer les futurs enjeux, notamment cette année la consultation sur la future Loi sur les Médias Electroniques, comme l'a fait notre président Jacques-André Maire lors de son discours:

Madame la Présidente de la Zürcher Filmstiftung, Chère Corinne,
Monsieur le Président du Festival,
Mesdames et Messieurs les représentants de l’organisation du Festival de Locarno et d’autres festivals,
Mesdames et Messieurs les représentants des autorités politiques,
Mesdames et Messieurs les représentants de l’OFC et de la SSR,
Mesdames et Messieurs les professionnels du cinéma,

C’est avec joie et plaisir que nous organisons cet apéritif, ensemble avec la Zürcher Film Stiftung (ZFS) pour la deuxième fois à Locarno, et nous sommes très heureux qu’un nouveau partenaire s’associe à nous, à savoir : Swiss Films, qui s’occupe de la promotion du cinéma suisse à l’étranger : Bienvenue parmi nous !

L’intervention des fonds régionaux dans le soutien à la création audiovisuelle suisse est devenue incontournable, comme c’est le cas dans tous les pays européens. Aux côtés de l’OFC et de la SSR, les fonds régionaux représentent le tiers du financement institutionnel de l’audiovisuel suisse.

Die Beiträge der Regionalfonds waren ausschlaggebend für die Realisierung der meisten hier in Locarno präsentierten Projekte als Weltpremiere. Wir dürfen die große und diversifizierte Präsenz begrüßen.

Cette politique des trois piliers reste toutefois fragile. À preuve les attaques contre la SSR lors de l’initiative No Billag ou encore le référendum sur La Loi pour les jeux d’argent dont on sait à quel point la redistribution des bénéfices par les Loteries est importante pour le soutien à la Culture et notamment au cinéma.

In der ersten Hälfte dieses Jahres durften wir mit riesiger Genugtuung zu sehen, mit welcher Entschlossenheit und überwältigender Mehrheit das Schweizer Volk diese beiden Initiativen abgelehnt hat. Diese hätten das gesamte Unterstützungssystem für die Schweizer Filmbranche gefährdet!
Noch ein Mal, aufrichtigen und herzlichen Dank all jenen, die sich in diesem Wahlkampf ohne Grenzen engagiert haben!

Le monde bouge autour de nous et très vite. L’arrivée du numérique et des nouveaux acteurs qui s’y sont engouffrés modifie en profondeur l’économie de l’audiovisuel et ses modes de diffusion.

Wenn wir wollen, dass unser Land in diesem Bereich weiterhin mitreden kann, Erfolgreiche Schweizer Kreationen fördert, die unsere kulturellen Besonderheiten hier und auf der ganzen Welt bekannt machen, müssen wir die Gesetze und somit die Mechanismen anpassen.
Diese sind unerlässlich um auch in Zukunft in der Lage sein, den Herausforderungen die vor uns stehen gewachsen zu sein!

L’Union Européenne l’a bien compris et est actuellement en train de réviser la directive européenne sur les Services de Médias audiovisuels (SMA - AVMSD). Seront notamment introduits prochainement un quota obligatoire de 30% de présence de contenus audiovisuels européens sur toute plateforme de visionnement à la demande (VOD et SVOD) ainsi qu’une obligation de promouvoir ces contenus.
De plus chaque pays membre de l’UE aura la possibilité d’introduire une obligation de contribution financière de ces plateformes à la création audiovisuelle du pays où elles diffusent, sur la base de leur chiffre d’affaire réalisé dans le pays cible et quel que soit le pays où leur société est domiciliée.

Dans ce contexte, la Loi sur les Medias Electroniques, actuellement en consultation, aurait été l’occasion pour la Suisse de pendre également en compte les changements structurels que le numérique induit et d’intégrer dans le cadre législatif des possibilités pour l’État d’imposer également des mesures analogues.
Malgré les demandes que les milieux concernés ont adressées aux instances fédérales… ce n’est malheureusement pas le cas du projet de loi délivré aujourd’hui par l’OFCOM. La consultation est l’occasion pour la branche cinématographique et pour toutes les personnes et institutions soucieuses de l’avenir de la production audio-visuelle en Suisse de faire part de ses propositions. Pour que nous puissions nous faire entendre dans le cadre de cette consultation, il est essentiel que nos voix soient unies et que nos propositions soient concertées. C’est pourquoi, notamment durant le festival de Locarno, les milieux concernés préparent, sous l’égide de Cinésuisse, des propositions concrètes à reprendre dans les prises de position en réponse à la consultation.

Ziel ist es, die Politik davon zu überzeugen, den Schweizer Filmen ihren Platz an der Sonne zu ermöglichen durch die finanzielle Unterstützung von Schweizer audiovisuellen Produktionen. Diese Finanzierung, meine Damen und Herren, muss durch das neue Mediengesetz gestärkt werden !

Il faut donc appeler les milieux politiques à soutenir le cinéma suisse comme il se doit. Cet engagement doit être valable pour les prestataires étrangers, et pour Swisscom, qui doivent tous être appelé à apporter leur soutien.
Un autre aspect à régler dans la loi concerne les diffuseurs étrangers de programmes de télévision avec fenêtre publicitaire en Suisse, qui ne sont pas soumis à l’obligation de soutenir le cinéma suisse. Actuellement, la taxe de 4% ne s’applique qu’aux diffuseurs de programmes de télévision dont le siège se trouve dans notre pays. Cette iniquité réglementaire doit également être corrigée dans la nouvelle loi sur les médias.

Sachant pouvoir compter sur votre appui et sur vos prises de position engagées dans les semaines à venir, je vous souhaite une très agréable soirée et une très belle suite de festival.

Merci de votre attention.
Jacques-André Maire

Photos : Ilja Tschanen | moduleplus.ch



13.8.2018